Théologie


La théologie (en grec ancien θεολογία, littéralement « discours sur la divinité ou le divin, le Θεός [Theos] ») est l'étude et l'exégèse de la religion, de Dieu, des textes sacrés ou des dogmes.

Le premier à avoir employé le terme est Platon qui, dans La République (II, 379 a - 383 c), met dans la bouche de Socrate le mot θεολογία à propos de la mythologie. Et par théologie, il entend, le contexte le montre nettement, une épuration philosophique de la présentation mythologique des Dieux, donc le dépassement des fables mythologiques. C’est à ce seul compte que les poètes trouveront place dans la cité idéale qu’il propose.

Le terme est repris par Aristote, (Métaphysique, livre A (I), 3, 983.b.29 et livre B (III), 4, 1000.a.9-30) pour distinguer les philosophes des théologiens (ou « théologues » d'après la traduction de Jules Barthélemy-Saint-Hilaire, par opposition à la théologie exposée en livre E (VI), 1, 1025.b.16-23) qui racontent, sous forme poétique, la mythologie. Les philosophes, au contraire, sont les tenants de la recherche rationnelle des principes des choses.

Aristote semble néanmoins introduire l'hypothèse que les premiers théologiens et les premiers philosophes avaient une pensée commune, les premiers appelant « dieux » ce que les seconds appellent « principes ». Cette hypothèse que les poètes tels qu'Homère et Hésiode étaient des penseurs à l'instar des philosophes Anaximandre, Parménide et Héraclite, avant la séparation radicale entre la philosophie et la poésie instaurée par Platon et Aristote lui-même, a été développée au XXe siècle par Martin Heidegger et Cornelius Castoriadis.

Toutefois, dans un autre passage de son œuvre (Métaphysique, livre E (VI), 1, 1026a), Aristote distingue trois parties dans la philosophie « théorétique » : la mathématique (connaissance des substances abstraites de la matière), la physique (connaissance des substances immergées dans la matière) et la théologie (connaissance des substances séparées de la matière).

L'existence de substances séparées de la matière, qui poserait les fondements de la théologie au sein de la métaphysique aristotélicienne, n'est pas clairement prouvée par Aristote, qui laisse la question en suspens. Thomas d'Aquin affirmera avoir vu « dix livres d'Aristote » sur la question des substances séparées, qui livreraient donc la fameuse théologie d'Aristote, selon lui non encore traduits [en latin], mais il devra finalement se contenter du livre XII de la Métaphysique, qui évoque le problème sans le résoudre.