Philosophie


Le mot philosophie (du grec ancien φιλοσοφία, composé de φιλεῖν, « aimer » et σοφία " I habileté manuelle// II savoir, science // III sagesse pratique, d'où: 1 sagesse (en général) // 2 (en mauv.part), habileté, ruse"', « la sagesse », c'est-à-dire littéralement : « l'amour de la sagesse » désigne une activité et une discipline existant depuis l'Antiquité en Occident et se présentant comme un questionnement, une interprétation et une réflexion sur le monde et l'existence humaine, ou encore comme un savoir systématique.

Différents buts peuvent lui être attribués, de la recherche de la vérité, et de la méditation sur le bien et le beau, à celle du sens de la vie, et du bonheur, mais elle consiste plus largement dans l'exercice systématique de la pensée et de la réflexion. Ancrée dès ses origines dans le dialogue et le débat d'idées, la philosophie peut également se concevoir comme une activité d'analyse, de définition, de création ou de méditation sur des concepts.

À la différence des sciences naturelles, des sciences formelles et des sciences humaines, auxquelles elle est intimement liée par son histoire, la philosophie ne se donne pas un objet d'étude particulier et unique. On trouve toutefois au sein de la philosophie des domaines d'étude distincts, tels la logique, l’éthique, la métaphysique, la philosophie politique et la théorie de la connaissance. Au cours de l’histoire, d’autres disciplines se sont jointes à ces branches fondamentales de la philosophie, comme l’esthétique, la philosophie du droit, la philosophie des sciences (appelée aussi épistémologie), la philosophie de l'esprit, l’anthropologie philosophique, ou la philosophie du langage.

La philosophie est à plusieurs reprises définie par Platon comme étant en opposition avec les désirs humains : philo-hèdonos (amour du plaisir), philo-sómatos (amour du corps), ou philo-nikos (amour de la victoire). Pour lui, elle s'exerce plutôt dans la partie plus qu'humaine des êtres humains, c'est-à-dire dans une pratique purement intellectuelle, et elle est synonyme de φιλομαθια (philomathia) : « amour de la connaissance ». Par ailleurs, elle est une tension vers un savoir ou une sagesse que l'on ne possède pas, et en ce sens elle relève d'un désir permanent : ainsi, Socrate, lors de son procès rapporté dans l'Apologie de Socrate, affirme être ami de la sagesse, et non pas sage. C'est ce qui l'amène à trouver dans sa condamnation à mort une chance ultime de séparation de son corps, qu’il considère proprement humain, et de son âme, qu’il considère proprement intellectuelle, cette âme pouvant alors peut-être contempler le savoir après la mort.